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Table ronde: New Ways of Working

08/10/2018

Les environnements de bureaux modernes ne se limitent pas à l’aménagement des lieux. La mentalité des employeurs joue également un grand rôle. « Les entreprises doivent bien réfléchir au préalable à la voie qu’elles veulent suivre et l’aménagement intérieur doit faciliter ce changement de cap ». Voilà ce qui a été dit lors d’une table ronde qu’architectura.be a organisée sur l’aménagement de bureaux et les nouvelles façons de travailler (NWOW).


Les environnements de bureaux modernes ont déjà connu une forte évolution et celle-ci n’est pas prête de s’arrêter. On ne peut en effet pas sous-estimer l’importance d’un espace de travail bien conçu, explique Stijn Geeraets de Fosbury & Sons. « Le cadre a un impact immense sur le bien-être, l’efficacité et la productivité. La mentalité dominante et la philosophie de l’entreprise doivent cependant être sur le même ligne. Dans le cas contraire, cela ne marchera pas. » Gilles Wynant de Ergodome est du même avis. « Une vision saine des responsables de l’entreprise est nécessaire. Souvent, ils ne peuvent pas faire autrement, par exemple quand la demande d’un environnement de travail plus dynamique vient du personnel. »


Problème de la poule et de l’œuf

Comment se lancer en tant qu’entreprise dans un important réaménagement des bureaux ? « C’est un peu le problème de la poule et de l’œuf : faut-il commencer par adapter les espaces ou son management ? Il est évident que l’un ne peut aller sans l’autre », selon Dominique Goven de Rockfon. « De nombreuses entreprises ont essayé d’introduire de nouvelles façons de travailler, mais ont échoué parce que la mentalité n’a pas suivi. Être ouvert à des idées comme le télétravail en fait partie. Les entreprises doivent bien réfléchir au préalable à la voie qu’elles veulent suivre et l’aménagement intérieur doit faciliter ce changement de cap. »

Pour Dirk Jenaer de Pami, une telle (r)évolution est clairement un processus de longue durée. « Il faut créer un cadre agréable, dans lequel les gens se sentent bien. De nombreuses entreprises ont pourtant peur de se lancer. Surtout les PME, pour lesquelles un tel changement de mentalité n’est pas toujours évident. Il s’agit toujours d’un cheminement par essais et erreurs. »

Gilles Wynant fait remarquer que la localisation semble avoir une influence sur le degré d’ouverture des chefs d’entreprise face aux NWOW. « Dans notre région de Flandre occidentale, il n’est pas toujours simple de convaincre les employeurs et les PME d’adopter de nouvelles méthodes. Quand nous leur présentons notre powernap cabine, ils se montrent anxieux, parce qu’ils ne souhaitent pas payer du personnel pour le voir se reposer dans un fauteuil. Ils ne réalisent pas l’impact sur la productivité que cette cabine peut avoir. »


Pour Dominique Goven, tous les secteurs ne sont pas prêts pour les nouvelles façons de travailler. Le concept est mieux accueilli dans les secteurs qui emploient des personnes jeunes et hautement qualifiées. « Celles-ci recherchent activement des entreprises où il fait bon travailler. On ne les enferme pas comme cela dans cellules de bureau. »


Pas de consultation directe

Puisque les employeurs doivent répondre aux attentes de leur personnel, doivent-ils pour autant l’impliquer davantage dans le réaménagement des bureaux ? Pas forcément. « Si vous aviez demandé aux gens il y a 20 ans s’ils avaient besoin d’un GSM, la majorité aurait répondu “non” », note Stijn Geeraets. « Les gens n’ont pas toujours une réponse claire à la question de savoir comment ils voudraient travailler à l’avenir. En surveillant leur comportement, on peut indirectement analyser leurs besoins de façon bien plus précise. »


Pami aussi est partisan d’une analyse des postes de travail, qui peut être très détaillée. « Cela ne marchera pas si chacun est invité à déposer ses desiderata dans une urne. L’être humain est attaché à ses habitudes et ne voit pas forcément l’intérêt d’un changement », affirme Dirk Jenaer de Pami. « Chacun aura bien ses propres souhaits, mais ceux-ci ne correspondront pas forcément à la culture et aux besoins de l’entreprise. De plus, les ressources humaines fluctuent : dans dix ans, ce seront d’autres personnes qui travailleront dans l’organisation. On peut interroger le personnel, mais la vision et la culture d’entreprise doit être la préoccupation principale. »


Source: Architectura.be